Pendant quelques mois, toute notre attention s’est portée sur la COVID-19. Néanmoins, les infections de l’enfance évitables par la vaccination étant toujours présentes, il ne faut pas baisser la garde.
Les Cas de Jérémie et de Delphine
Jérémie entre en quatrième secondaire et n’a pas encore reçu sa dose de rappel contre le méningocoque du sérogroupe C, qui était prévue en troisième secondaire, mais qui n’a pu être administrée en raison de la pandémie. Sa mère vous demande si elle doit aller au CLSC pour la lui faire donner. Vous voyez aussi Delphine, 21 mois, qui n’a pas encore reçu ses vaccins de 18 mois. Sa mère s’inquiète.
Le confinement du printemps dernier a obligé le report de certains rendez-vous prévus dans les cliniques des CLSC et les activités de vaccination dans les écoles du Québec. La vie doit reprendre son cours, et la vaccination, considérée comme un service essentiel de santé, ne peut être interrompue pendant une longue période.
En mai 2020, le CIQ a recommandé la reprise de toutes les activités de vaccinations, et a donné la priorité aux enfants de moins de 2 ans, et un rattrapage au besoin. Il spécifiait également que la visite prévue entre 4 et 6 ans devait être maintenue, mais qu’un certain délai était acceptable tant que les enfants reçoivent bien le rappel avant 7 ans.
La Dre Dominique Biron, omnipraticienne, est membre de liaison du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ). Elle y représente la FMOQ. La Dre Chantal Sauvageau, spécialiste en santé publique et médecine préventive, est médecin-conseil à l’INSPQ et membre active du CIQ. Le Dr Bruno Turmel, omnipraticien, travaille au Service de prévention et de contrôle des maladies infectieuses de la Direction régionale de santé publique de Montréal.
En juin 2020, le CIQ a fait des recommandations pour la vaccination en milieu scolaire. Le calendrier habituel prévoit deux doses des produits suivants en quatrième année du primaire : vaccin combiné contre les hépatites A et B et vaccin contre les VPH. Au printemps 2020, la deuxième dose n’a pu être administrée étant donné la fermeture des écoles. Le CIQ a donc recommandé d’adapter le calendrier de vaccination et d’administrer une seule dose de ces vaccins aux enfants de quatrième année du primaire. Ils auront leur deuxième dose en troisième secondaire, moment où d’autres vaccins sont offerts en milieu scolaire (encadré).
Dans le contexte pandémique, ces recommandations sont aussi valides pour tous les enfants de quatrième année à compter de septembre 2020. Ces derniers recevront ainsi une seule dose du vaccin combiné contre les hépatites A et B et du vaccin contre les VPH (VPH-9). En troisième secondaire, ils auront une dose des vaccins contre l’hépatite B et les VPH (VPH-2), en plus d’une dose des vaccins déjà prévus à cet âge, soit les vaccins contre le méningocoque du sérogroupe C et contre la diphtérie et le tétanos (dT).
En troisième secondaire, en plus de ces deux derniers vaccins, la mise à jour du carnet de vaccination (repérer et administrer les doses manquantes) et l’offre de vaccination contre les VPH pour les garçons non vaccinés doivent être maintenues. Les vaccins qui n’auront pas été donnés pendant l’année scolaire 2019-2020 aux élèves en troisième secondaire doivent être priorisés lors de la reprise des activités de vaccination scolaire en 2020-2021 pour les élèves qui seront alors en quatrième secondaire.
Il ne faut pas non plus oublier le vaccin contre la grippe pour la saison 2020-2021, en priorisant les personnes de 6 mois à 74 ans atteintes de maladies chroniques, les travailleurs de la santé et les personnes de 75 ans et plus. Cette année particulièrement, dans la perspective où les virus de la grippe et de la COVID pourraient circuler de façon concomitante, il sera important de vacciner en priorité la clientèle cible.
Retour sur les Cas
Vous avisez la mère de Jérémie que la reprise des vaccins aura lieu en quatrième secondaire dans le milieu scolaire.
Quant à Delphine, le CLSC ou une clinique médicale sera en mesure de lui administrer rapidement ses vaccins de 18 mois.
Les auteurs tiennent à remercier le Dr Nicholas Brousseau, médecin-conseil à l’INSPQ et président du CIQ, pour ses commentaires sur cette chronique.
