Urgentologue et bédéiste, le Dr Julien Poitras signe un livre, Le poids de nos traces, où s’entrecroisent ses deux vocations. Le médecin tisse dans cette bande dessinée aux images d’un réalisme sobre et percutant un récit nourri d’une partie de son enfance, puis de son quotidien effréné à l’hôpital.
Dans un premier temps, le décor est planté pendant l’enfance de l’auteur, qui grandit dans la petite municipalité de Baie-Sainte-Catherine, dans Charlevoix. Il y raconte ses souvenirs alors qu’il lisait Tintin, Pilote et les séries de superhéros.
Fasciné par la science et les chauves-souris, un jour il en découvre une morte près de chez lui et la conserve dans une boîte de biscuits. Quelques semaines plus tard, en retournant vers son trésor caché, il découvre le petit corps de la bête dévoré par les vers et les mouches. Cette scène d’enfance marquante est la prémisse d’autres morts qu’il devra côtoyer en tant qu’adulte au cours de sa vie professionnelle.
Dans la seconde partie de la bande dessinée, 53 ans plus tard, on suit le Dr Poitras dans sa ronde aux urgences en compagnie d’une étudiante. Il pose un regard lucide sur les réalités et les failles du système de la santé : pénurie de médecins de famille, biais cognitifs du personnel soignant, inégalités sociales dans l’accès aux soins, manque de compassion, etc.
Le récit se termine pourtant avec l’espoir. Malgré la dégradation de la Terre et de la santé des gens, la nouvelle génération pourra tracer sa propre voie.
Les éditions Moelle Graphik, Québec, 2025, 128 pages, 29,95 $ (https://bit.ly/43eIgYg)
