Au printemps dernier, lorsque le D^r Marc-André Amyot, président de la FMOQ, a effectué sa tournée provinciale des associations affiliées, les médecins ont été nombreux à exprimer le désir d’avoir une image claire de l’organisation clinico-administrative de leur groupe de médecine de famille (GMF).

« Les membres avaient beaucoup de doléances et de questionnements à propos du programme de financement des GMF, rapporte la D^re Anne-Louise Boucher, directrice de la Planification et du Développement organisationnel à la FMOQ. Pour y répondre, la FMOQ a mis en place DxClinique, une boîte à outils conçue pour appuyer les médecins dans une démarche d’évaluation et d’analyse du milieu clinique où ils exercent. L’instrument couvre plusieurs volets, dont l’évaluation financière, la structure juridique, la gestion des ressources humaines, l’apport des autres professionnels de la santé, le secrétariat, etc. »

Par exemple, si un milieu clinique pense à se retirer du programme des GMF, l’application Web – que l’on trouve au dxclinique.fmoq.org – peut présenter les répercussions financières de cette décision : les obligations qui disparaissent, les économies qui en découleront, la hausse de loyer à absorber, etc. À l’inverse, l’outil peut aussi proposer des solutions pour améliorer sa situation financière tout en demeurant dans le programme GMF.

Outre les grilles plus factuelles à remplir, des questionnaires individuels invitent également les médecins à se pencher sur le modèle de pratique qu’ils recherchent, par exemple en matière de collaboration interprofessionnelle. À la fin de la collecte des données, une réflexion collective s’impose. « L’équipe doit décider vers quoi elle veut s’en aller, dit la D^re Boucher. Souhaite-t-elle demeurer dans le programme GMF et en améliorer certains aspects ? Ou, au contraire, en est-elle venue à la conclusion qu’il vaut mieux se retirer du programme et s’organiser autrement ? »

Par la suite, les GMF qui ont terminé cette première étape pourront obtenir un accompagnement personnalisé des Fonds FMOQ pour concrétiser les changements souhaités.

Combien de temps faut-il prévoir pour effectuer tout le processus ? « Si l’équipe s’y attelle sérieusement, l’étape d’analyse et d’évaluation devrait prendre de deux à quatre semaines, répond la D^re Boucher. L’étape d’évaluation personnalisée avec l’équipe des Fonds FMOQ, elle, varie entre quatre et six semaines. »

Un seul accès Web par clinique est autorisé. Chaque groupe doit désigner un médecin qui fera ensuite les démarches nécessaires pour obtenir un lien vers DxClinique. Ce responsable pourra alors fournir un accès aux autres médecins de son équipe pour qu’ils participent à l’exercice.

Des bons côtés ?

Quel que soit l’objectif recherché, la D^re Boucher estime que la démarche peut avoir un effet positif sur les soins de première ligne de différentes manières. « Dans un contexte où des cliniques ont des difficultés financières et sont acculées à la faillite ou rachetées par le secteur privé, je pense qu’il faut prendre du recul et voir la situation autrement. Si on peut aider les cliniques médicales à avoir une meilleure santé financière, ce sera bénéfique pour tout le monde, pour les patients comme pour les médecins de famille. »

Lancée le 7 octobre dernier, la nouvelle application est offerte à l’ensemble des milieux cliniques de première ligne, qu’il s’agisse d’un GMF ou non. « Nous avons pris cette décision, car l’outil peut aider les cliniques à trouver des façons d’optimiser leur organisation clinique, leur gestion et le travail d’équipe », indique la D^re Boucher.